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La ficaire: comestible? Oui mais...

Photo du rédacteur: FloreFlore

Dernière mise à jour : 13 janv.



Voici une jolie fleur très abondante près de chez moi dans les terrains riches et frais, et qu'il est intéressant de connaître.

A partir de fin février, la Ficaire (Ranunculus ficaria) illumine les sous-bois de sa lumineuse couleur jaune vif, annonçant le printemps qui arrive. Elle porte bien son autre nom de Petite Eclaire!

Mais pour la consommer, mieux vaut savoir la reconnaître avant la floraison, car à l'apparition des fleurs, la plante devient toxique!

C'est à ma connaissance la seule plante de la famille des renonculacées (anémones, boutons d'or, etc) qui est comestible (en tout cas parmi les plantes de nos régions).

Elle est intéressante pour sa forte teneur en vitamine C, et aurait été utilisée jadis par les marins pour éviter le scorbut.


Pour la reconnaître


  • Petite plante vivace à bulbe de 10 à 15 cm de haut.

  • Feuilles entières en forme de cœur, glabres, à l'aspect un peu caoutchouteux, souventmarbrées de vert plus clair ou de marron, longs pétioles (tiges de la feuille)

  • Dessous de la feuille plus clair, blanchâtre

  • Rebord des feuilles lisse ou légèrement ondulé

  • Fleurs jaunes vif brillant en étoiles, de 8 à 11 pétales, et 3 sépales, de mi-février à mai.




Confusion possible

On peut la confondre avec les feuilles de violettes, également comestibles, qui poussent dans les mêmes lieux (sous-bois, terrains frais), mais ces dernières sont finement dentées, fines et mates, alors que celles de la ficaire sont luisantes et un peu épaisses.


En cuisine

La ficaire contient un alcaloïde appelé proto-anémonine, qui est irritante pour les muqueuses. Ce sont les feuilles jeunes qui en contiennent le moins, mais la quantité augmente au moment de la floraison, c'est pourquoi il est préférable de la consommer avant.

On évitera également de la consommer en grande quantité, mais sa présence à une période ou les plantes comestibles sont peu nombreuses et sa richesse en vitamine C incitent à en profiter en attendant d'autres cueillettes au printemps!


Les feuilles au goût piquant s'utilisent:

  • dans les salades, pestos,, galettes de légumes, fromage aux herbes,

  • on peut les conserver en les faisant dégorger 2 ou 3 jour dans le sel avant de les confire dans l'huile, ou les faire sécher, la proto-anémonine disparaissant au séchage.

  • certains auteurs (1) mentionnent qu'il est possible de consommer les boutons floraux ou les bulbilles après cuisson ou dégorgement dans le sel.


Feuilles de ficaire et fleurs de violettes
Feuilles de ficaire et fleurs de violettes



Propriétés


Outre la vitamine C et la proto-anémonine, elle contient des saponosides (anti-inflammatoires), des tanins (astringents, anti-oxydants et anti-inflammatoires) et des flavonoïdes (quercétine: anti-oxydant et anti-inflammatoire).


On la consommait jadis pour combattre la fatigue printanière et le scorbut.

Elle est dépurative, vasoconstrictrice, anti-inflammatoire.

Elle est utilisée sous forme de baume ou en compresse (décoction) pour soigner les hémorroïdes, les troubles circulatoires, et les troubles cutanés comme la gale.


Une petite recette à tester


Salade d'endive, ficaire et avocat


Pour 2 personnes:

Une belle endive, 2 carottes, une grosse poignée de feuilles de ficaires, un petit oignon rouge, un avocat, 1/2 jus de citron, graines de tournesol,huile d'olive, vinaigre, sel, poivre


Laver soigneusement les feuilles de ficaire en les faisant tremper 5 min dans l'eau vinaigrée, puis rincer à 2 eaux.

Couper l'endive en morceaux et râper les carottes. Ciseler l'oignon rouge et les feuilles de ficaire.

Mélanger le tout.

Ajouter au mélange l'avocat coupé en dés et arrosé de jus de citron, puis les graines de tournesol.

Assaisonner avec une vinaigrette (huile d'olive, vinaigre, sel et poivre).


On peut ajouter quelques herbes comme du persil, ciboulette, ou encore du cerfeuil des bois ou des feuilles de pâquerette.

Pour un plat complet, ajouter 2 oeufs mollets par personne




(1) François Couplan, Le régal végétal, ed. le sang de la terre; Fleischhauer/Guthmann/Spiegelberger, Plantes sauvages comestibles, ed. Ulmer


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